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Retrouver les espoirs oubliés de l’été 67
Ils sont six, wallons, jeunes et leur nom fait référence au "Summer of love" de San Francisco, renvoyant ainsi à des icônes du type Beatles, Door, Dylan, Velvet Underground, Scott McKenzie, etc. Mais leurs compositions en français et la voix profonde du chanteur, Nicolas Michaux, nous ramènent vite à des repères francophones comme le regretté Casse-Pipe, Noir Désir ou Louise Attaque. Dés le premier titre ("Les pilules"), le groupe s’impose avec un pop rock mélodique aux accents crus, parfois graves (sous un semblant de légèreté !). Les propos peuvent paraître anodins ("Marcher droit") mais, dès que l’on lit entre les lignes, aidé musicalement en cela par de riches et somptueux riffs de guitare, on sent qu’été 67 n’est pas le énième petit groupe de rock fade et écervelé mais plutôt six individus engagés (à l’image de leurs aînés suscités) qui n’ont pas choisi la facilité. Choix que l’on retrouve dans les compositions musicales avec des parti pris jazzy (le très swinguant "Éva") ou carrément "festif". Au final, il est évident que le rock et la chanson francophone se porte à merveille… Il suffit de "passer" l’été 67, un été plein
Anawha, le souk méditerranéen !
Ce qui n’était au début que la volonté d’un gros bazar, initié par Mourad Musset et Olivier Leite de La Rue Ketanou, devient avec ce deuxième album, "Anawah", un bazar musical organisé en un kaléidoscope aux contours méditerranéens, et puisant ses inspirations entre "orientalité et latinité". On démarre dans "Le nord" (où le groupe s’était installé, à Bruxelles, pour enregistrer ce nouvel opus) et avec la voix puissante de Dikès. Suivi deux titres plus loin par "Je vous ai entendu (… Je n’ai rien compris)" posant la question de l’engagement militant dans les ONG, entre autres, sur une mélodie orientale. "C’est peut-être", texte d’Allain Leprest et musique de Richard Galliano, se décline en version tango déglingué pour sublimer le phrasé typiquement "Leprestien". Les rencontres sont le leitmotiv de cet album qui assoit définitivement la légitimité de "groupe" de Mon côté punk. Rencontre de l’Afrique et de l’Orient pour "Lettre à Mohamed", avec la vague tzigane et La Peña pour "Gaïta", ou encore avec la voix féminine de Mell pour "La crête". Bref, cet album est un coffre ouvert, riche des trésors que sont les mots quand ils s’unissent aux plus belles sonorités de la terre.
Le talent inclassable des Ogres
Voici le dixième album du quatuor le plus inclassable de la chanson francophone. Après une précédente saison effectuée sur les chapeaux de roues et deux disques enregistrés en public, les Ogres sont de retour avec un magnifique et étonnant album studio... D'une beauté à couper le souffle et d'une grande maturité. Cette fois-ci, la fratrie Burguière a décidé de se "ballader" hors de leurs champs musicaux habituels mais avec toujours des invités de qualité (Magyd Cherfi, Madina N’Daiye, Daniel Mermet) et de nouveaux instruments (theremin, harmonium, etc.). Dés le premier titre, "Ma fille", le dépaysement se fait sentir avec une douce mélopée cambodgienne, en arrière-plan, habillant à merveille la voix de Fred. Fidèle à leurs habitudes, une fanfare (cette fois-ci du Minervois) est présente, donnant l’envolée énergique à l’un des titres phares de l’album, "Et oui ! ". L’ensemble de l’album est une réussite et l’écriture de Fred est toujours aussi précise, engagé et incisive. L’album, d’ailleurs, se clôt sur le très beau et lucide constat "Il ne restera rien", délicatement vêtu de sons électroniques en parfaite symbiose avec le son d’un quatuor à cordes. Un opus