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Quand l'amour passe de l'ombre à la lumière
Quand on est amoureux, est-on l'ombre de soi-même ? Ombre ou face cachée ? Et si l'ombre devenait réalité ? Si le faux devenait vrai... N'est-ce pas là la fonction du théâtre et de sa vérité qui nous la rend si vraie... parce que, justement, elle est vraiment fausse ? N'est-ce pas là aussi la fonction du conte qui, d'un monde imaginaire (faux ?) permet aux enfants de mieux accepter la difficulté de certaines vérités et de faire cesser la recherche, chère à Peter Pan, de son ombre... au risque de ne devenir que l'ombre de son ombre... Mais loin de ses complications pour adultes, Olivier Balazuc réussi avec sa nouvelle pièce, "L'Ombre Amoureuse", a emmener le jeune public dans un conte où les clefs de la création théâtrale sont livrées dès les premiers instants... Dès l'entrée du public dans la salle, le Grand Maître du Protocole, consultant son réveil tel le lapin blanc d'Alice, est présent, attendant avec une fausse impatience que tout le monde s'installe. Il se chargera ensuite d'un petit cours de théâtre simplifié avant d'introduire les personnages et suivre le cours de l'histoire... Celle d'une jeune princesse qui s'ennuie et ne rêve donc que d'aventures. Même son prince promis est ennuyeux à mourir tant il est absorbé par son égo quand il n'absorbe pas lui-même quantité de nourriture. Poursuivi toute la journée par le "Protocole", elle réussit néanmoins à s'échapper chaque matin pour laisser son âme vaquer à quelques rêveries au bord de l'eau. Et un jour, le mystère se joint aux rêves en la personne d'un jeune homme dont elle ne perçoit que l'ombre ! De cette rencontre, en forme d'ombre, naîtra l'émotion... amoureuse ! Et la suite passera de sombre à lumière...
Avec beaucoup de simplicité et de charme, le texte tisse le conte sur une jolie toile tendrement colorée. La mise en scène, subtile et très graphique d'Olivier Balazuc, installe crescendo les étapes de ce voyage initiatique vers l'amour, toujours entre fantastique et réel. Et même si les mécanismes sont classiques - jeux d'ombres, projections, bande son -, ils sont admirablement bien maîtrisés et permettent à la magie du conte d'opérer. Et les quatre comédiens chanteurs interprètent les différents personnages avec une conviction généreuse et s'approprient le texte et les "jeux de mots" avec un enthousiasme qui fait mouche auprès des enfants. Pour son premier spectacle "jeune public", Olivier Balazuc sort vraiment de l'ombre... Une belle réussite ! Gil Chauveau.
À noter que ce spectacle est une production de l'Espace des Arts de Chalon-sur-Saône (Scène nationale en 2006) - coproduction Cie La Jolie Pourpoise - qui poursuit depuis quelques années une politique régulière de créations/productions et y consacre une partie de son budget. Très impliquée dans l'action culturelle de l'agglomération chalonnaise, la Scène Nationale proposera, au fil de sa programmation 2011, 235 représentations à des prix très accessibles (prix moyen adulte : 10 € ; prix moyen – de 25 ans : 5 €).
"L'Ombre amoureuse"
(Vu le 18 janvier 2011)
Créé à l'Espace des Arts, Scène Nationale de Chalon-sur-Saône.
Production : Espace des Arts. Théâtre jeune public (dès 7 ans).
Texte : Olivier Balazuc. Mise en scène : Olivier Balazuc.
Scénographie : Fabien Teigné.
Avec : Cyril Anrep, Arnaud Churin, Alban Guyon et Juliette Peytavin.
Lumières : Bertrand Killy. Conception sonore : Arnaud Sallé.
A été créé du 18 au 21 janvier 2011 à l'Espace des Arts de Chalon-sur-Saône (71). Photos : © Julien Piffaut.
25 et 26 janvier, Comédie de Valence CDN.
1er février, L'Arc, Scène national du Creusot.
3 et 4 février, Théâtre La Renaissance, Oullins.
8 et 10 février, La Faïencerie, Théâtre de Creil.
16 au 25 mars, Théâtre national de Bretagne, Rennes.